Ferveur autour du P1 de Madrid

La billeterie de l’épreuve madrilène, P1 du circuit Premier Padel, connaît un succès populaire exceptionnel à mettre en perspective avec les épreuves précédentes de la saison. X3 Padel Madrid se mouille et propose sa lecture.

L’organisation du tournoi de Madrid comptant pour le circuit Premier Padel annonce aujourd’hui avoir atteint la barre des 35000 billets vendus pour assister aux rencontres dans l’enceinte du WiZink Center, succès qui démontre encore toute la ferveur populaire autour du padel à Madrid et plus généralement en Espagne. Les tournois de Malaga, et même celui de Séville pourtant relégué au rang de P2, ont été des succès en termes d’affluence mais également, certains saisiront le sous-entendu, en termes d’organisation.

Une première conclusion s’impose, Madrid et l’Espagne dans son ensemble demeurent l’épicentre du padel. Seule l’Argentine, grâce à l’enthousiasme et la folie de ses fans encore une fois démontrés en cette année 2024, peut légitimement être comparée à la péninsule ibérique.

Cependant, il est frappant de constater qu’aujourd’hui, l’Espagne se voit privée d’événements majeurs tels que les prétendus « Grands Chelems », les championnats d’Europe ou encore les championnats du monde. En effet, le circuit Premier Padel, détenu par le Qatar, et la Fédération Internationale de Padel (FIP), sous la direction de son président italien Luigi Carraro, ont préféré attribuer ces compétitions à l’Italie (Rome et Cagliari) et à Doha. Bien entendu, on nous assure que l’expansion internationale du padel est fulgurante et inéluctable, et que les décisions de la FIP sont prises dans l’unique intérêt du sport et de son développement. Mais certaines questions légitimes méritent d’être posées :

  • Est-il dans l’intérêt du padel et de ses joueurs professionnels d’évoluer dans des stades vides ? Et de le montrer tout au long de la semaine durant les retransmissions TV ?
 
  • Est-il dans l’intérêt du padel de se couper des pays tels que l’Argentine et l’Espagne sur lesquels se concentrent des millions de pratiquants et de fans et par conséquent l’économie du padel ?
 
  • Est-il dans l’intérêt du padel de ne promouvoir qu’un circuit privé et de se désolidariser d’un autre circuit encore plus international que le circuit Premier Padel alors qu’on base toute sa politique sur le développement international de la discipline ?
 

Et ceux qui suivent avec assiduité le monde du padel connaissent déjà les éléments de langage qui alimentent la communication de la FIP. On nous explique malgré ce qu’on a pu observer de nos propres yeux que Rome aurait fait le plein alors que la tendance à la baisse avec l’année précédente était étonnante et évidente. Et que dire de Doha… On nous dit que l’Espagne et l’Argentine ont encore des épreuves mais on parle d’une seule et unique épreuve en Argentine et de tournois historiques et incontournables qui ont été rayés du calendrier ou déclassés en Espagne. Enfin, on nous sert une litanie sur l’A1 Padel d’une hypocrisie rarement égalée qui peine à cacher les conflits d’intérêts et de personnes qui polluent l’atmosphère.

Places premier padel P1 Madrid

Nous en resterons là pour le moment bien qu’il y ait encore beaucoup à dire sur les différentes polémiques qu’on tente de glisser sous le tapis après seulement 6 mois d’exclusivité du circuit Premier Padel. Des polémiques sur les manques dans l’organisation de certains rendez-vous, sur la parité hommes-femmes, sur la grogne des joueurs en raison de promesses non-tenues, sur un calendrier mal-conçu, etc.

Ce n’est qu’une opinion de fan que nous nous permettons de partager. Pour le bien du padel, que la FIP se désolidarise du circuit Premier Padel et le laisse travailler indépendamment selon les règles édictées par une fédération qui ne doit être qu’un régulateur. Les propriétaires du Premier Padel ont déjà démontré dans d’autres sports qu’ils savaient accomplir de grandes choses et s’entourer des meilleurs professionnels. L’implication et le prosélytisme de la FIP à l’égard d’un circuit n’a pas lieu d’être. Notre fédération doit grandir, se professionnaliser, cesser de croire que tout sera facile et surtout se convaincre que le padel n’en est qu’au début et que tout reste à faire pour consolider son essor. Mais est-ce possible aujourd’hui avec cette FIP et sa gouvernance ?

Et par pitié, qu’on cesse de nous promettre l’entrée du padel aux Jeux Olympiques, nous en sommes encore très loin et nos dirigeants devront œuvrer encore longtemps avant que ce rêve ne devienne réalité.

Premier padel, tournoi de madrid
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